La condition de la femme afghane et l'avènement des talibans au travers 70 ans d'histoire


Depuis la prise de pouvoir les talibans en 1996, les femmes en Afghanistan sont obligées de porter la burqa. Pour vous donner une idée sur la situation de la femme dans cet endroit du monde, la coutume des talibans est de dire que la place d’une femme est soit dans la maison de son mari, soit dans la tombe. A titre d'exemple, la moitié des détenues de la prison pour femmes de Badam Bagh à Kaboul ont été condamnées à des années de prison pour avoir simplement refusé de se marier ou avoir fui un mari violent. D'autres sont emprisonnées parce qu'elles ont été victime d'un viol ou d'une agression sexuelle. Pour une femme afghane, toute relation sexuelle hors mariage est considérée comme un crime y compris lorsque cette dernière a été violé. Le violeur quant à lui n'est presque jamais sanctionné. Plus de la moitié des jeunes filles subissent un mariage forcé avant l’âge de 16 ans. Concernant l’éducation, à peine le quart des petites afghanes vont à l'école. Lorsque celles-ci y vont, des fanatiques religieux les agressent en leur jetant du vitriol au visage comme cela s'est passé en 2008 dans une école de Kandahar (1). En 2009 d’après les chiffres du Ministère de l’Education, près de 500 écoles, principalement des écoles de filles, ont été détruites, endommagées ou contraintes de fermer leurs portes. De mars à octobre 2010, au moins 126 écoliers et instituteurs ont été tués. Le taux d’alphabétisation des femmes est de 12 %, leur espérance de vie de 44 ans – c’est à dire environ 24 ans de moins que la moyenne mondiale. 

Pour échapper à cette vie insupportable, beaucoup de femmes choisissent alors le suicide. D’après les statistiques officielles afghanes, environ 2 300 femmes et jeunes filles se suicident chaque année, soit plus de six par jour. La méthode la plus courante est l’immolation par le feu en s’arrosant d’huile de cuisson. Les ONG et médias afghans avancent fréquemment les mariages précoces et forcés et les mauvais traitements comme les causes majeures de suicide. Le nombre de suicides chez les jeunes femmes afghanes a d'ailleurs considérablement grimpé au cours des quatre dernières années. Une étude menée par le ministère de la Santé afghan révèle qu'elles sont 10 000 à avoir tenté de mettre fin à leurs jours en quatre ans, soit 2500 personnes en moyenne par an, contre 1205 en 2012. "La plupart sont des femmes âgées de 15 à 29 ans", précise le rapport. "Sur les dix derniers mois, rien qu'à Herat (ouest), environ 500 tentatives de suicides ont été enregistrées par les hôpitaux de la ville, contre 400 l'an dernier à la même période"(2).

Début janvier 2017, le gouverneur de la province de Ghor (centre de l'Afghanistan) a décidé de retirer de la vente tous les raticides après le suicide d'une fille de 16 ans, Fatima. Le porte-parole du gouverneur Mohammad Nasir Khazeh expliqua à l'AFP que Fatima décédée à l'hôpital privincipal, était la cinquième fille d'affilée dans la province à absorber de la mort-aux-rats pour se suicider mais la première à en mourir. L'été dernier à Ghor, une fille de 16 ans, mariée de force à l'âge de 14 ans et enceinte, mis le feu à ses vêtements. Elle mourut à l'hôpital de Kaboul (3).

Dans les provinces contrôlées par les talibans, les femmes n'ont le droit d'aller nulle part sans leur mari ou un proche parent homme.  En fin d'année 2016, une femme afghane de 30 ans fut décapitée dans la province de Sar-e-Pul, une province sous contrôle taliban, pour avoir simplement effectué ses courses sans son mari. La femme se serait rendue dans le petit village de Latti afin de faire des courses pendant que son époux était en voyage en Iran. Un groupe d'hommes armés l'a alors saisi puis décapité (4). 


Origine des talibans

Les talibans sont à l'origine des pachtounes, un peuple constitué de milliers de tribus vivant à la fois en Afghanistan et dans ce que l'on appelait autrefois le Raj britannique, le régime colonial britannique qu'à connu le sous-continent indien de 1858 à 1947, regroupant l'Inde (à l'exception de Goa qui appartenait à l'empire colonial portugais et Pondichéry qui appartenait à l'empire colonial français), le Pakistan, le Bangladesh ainsi que la Birmanie. Les pachtounes parlent tous une seule et même langue iranienne orientale appelaient le pachtou ou le pashto. Le mot taliban vient de taleb qui désigne en pashto un étudiant en théologie, "celui qui étudie la théologie", "celui qui cherche" dans une madrasa (université théologique musulmane). Durant la guerre contre les Soviétiques, les talibans, ces millions d'étudiants afghans en théologie donc, prenaient leurs cours et formations dans les madrasas de la zone tribale pakistanaise implantés par un parti religieux pakistanais, le Jamiat Ulema-e-Islam qui en arabe signifie « Assemblée du Clergé islamique ». La vision du monde de ce parti se rapportait à l'idéologie deobandi, une école de pensée musulmane sunnite née dans les Indes britanniques en 1867. Cette école tire d'ailleurs son nom de la ville de Deoband,  une ville du nord de l'Inde, dans l'Etat de l'Uttar Pradesh, qui y a vu naître la première école. Cette école prônait une lecture littéraliste des textes de l'Islam, un islam traditionaliste et apolitique.

Différence entre extrémisme et fondamentalisme

Les talibans sont donc simplement à l'origine les membres d'un mouvement théologique musulman constitué d'étudiants en religion issus des écoles coraniques (les madrasas). Ce mouvement est à la fois extrémiste et fondamentaliste. Bien que pour la plupart des gens les deux termes sont synonymes, ils ne le sont pas. L'extrémisme est le terme qui sert à désigner les actes de toutes les personnes religieuses, politiques, athées et apolitiques ayant une doctrine aux positions arrêtées et radicales et qui agissent exclusivement selon cette doctrine de manière extrême et choquante via des méthodes agressives et violentes. Le fondamentalisme, quant à lui, revêt nécessairement un caractère religieux puisqu'il désigne le fait de revenir aux fondamentaux de sa religion, aux origines de cette religion. Lorsque cette la religion originelle est appliquée littéralement et que cette dernière se trouve être extrême et choquante, la personne est bel et bien extrémiste et fondamentaliste. Si la religion d'origine n'a rien d'extrémiste, la personne fondamentaliste n'a alors rien d'extrémiste. Prenez l'ismaélisme par exemple, un courant minoritaire peu connu de l'islam chiite dont font partis les druzes du Liban et de Syrie. Ces personnes sont des fondamentalistes dans le sens où elles appliquent les mêmes préceptes de leur religion origine qui émergea en 765 à la Mecque mais ils ne sont en rien extrémistes. De la même manière, les personnes bouddhistes qui appliquent aujourd'hui les préceptes originels de Siddhārtha Gautam, le fondateur du bouddhisme, sont des personnes fondamentalistes tout comme celles qui appliquent les préceptes du philosophe chinois Kongfuzi (Confucius en Occident) sont des confucianistes fondamentalistes. Là où l'extrémisme est porteur du mal, de négativité, de folie, de violence, le fondamentaliste évoque simplement une rigueur et un respect des traditions et du message originel de sa religion. Le degrés de vertu de la religion originelle pourra quant à lui être élevé ou faible et tendre ou non vers un extrémisme religieux.

Un homme qui appliquerai à la lettre tous les passages du Coran ou bien de l'Ancien Testament serait logique vis à vis de lui-même et de sa doctrine mais serait au sens littéral un terroriste puisqu'il terroriserait et userait de la violence. De nombreux passages du Coran banalisent la criminalité, la violence conjugale et le viol envers les femmes et démontrent parfaitement que ces dernières, depuis les origines de cette religion, étaient considérées comme des biens.

Vos épouses sont pour vous un champ de labour. Allez à votre champ quand vous le voulez. 
Sourate 2, verset 223 : 

Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont soumises, obéissantes, et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, admonestez-les, reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les.
Sourate 4, verset 34 : 

« L'amour des biens convoités est présenté aux hommes sous des apparences belles et trompeuses: tels sont les femmes, les enfants, les lourds amoncellements d'or et d'argent, les chevaux racés, le bétail, les terres cultivées... » 
Sourate 3, verset 14

« Les hommes ont autorité sur les femmes en vertu de la préférence que Dieu leur a accordée sur elles... Admonestez celles dont vous craignez l'infidélité; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les ... « 
Coran 4:34

Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand !" 
Coran 4:34


La guerre des talibans contre les soviétiques

Dans le début des années 90, les talibans endoctrinés par les madrasas de "L'Assemblée du Clergé islamique" et l'idéologie deobandi furent appeler à combattre les infidèles (les soviétiques et les afghans qui n'appliquaient pas la loi islamique) et s'enrôlèrent donc par milliers de manière volontaires dans la guerre en bénéficiant d'un entrainement complet dispensé par la CIA qui leur fournira l'intégralité de leurs armes et ce jusqu'aux fameux SAM (les fameux missiles sol air). Cette opération de la CIA baptisée Opération Cyclone (renommée ensuite 'Programme Afghan') fut lancée le 3 juillet 1979, par le président Jimmy Carter, pour contrer l'expansionnisme de l'Union Soviétique et se termina le 1er janvier 1992. On estime à 100 000 le nombre de volontaires talibans s'étant entrainés dans les camps d'entraînement américain. C'est la naissance d'Al Qaida et des moudjahidines.

Al Qaida

Al Qaida est une pure création de la CIA. En arabe Al Qaida signifie littéralement « la base », c'était le terme servant à désigner la base de données informatique regroupant l’identité des milliers de moudjahidines recrutés et formés par la CIA pour vaincre les soviétiques, parmi eux se trouver le saoudien Oussama Ben Laden qui a l'époque était considéré par l'Amérique comme un héro.
 


Bien que tous ces situations historiques avérées soient complètement passées sous silence ou niées par nos dirigeants français, elles sont pourtant confirmées officiellement depuis des années par de nombreuses personnalités américaines de hauts rangs notamment par Robert Gates qui le confessa dans ses mémoires sorties en 1996 intitulées "From the shadows. Gates le directeur de la CIA de 1991 à 1993 puis Secrétaire à la Défense entre 2006 et 2011. Cette vérité sera également révélée bien plus tard par Hilary Clinton (voir vidéo ci-dessous). 




La création d'Al Qaida par la CIA fut également confirmé par plusieurs autres personnalités haut placées telles que Zbigniew Brzezinski qui fut le principal conseiller aux affaires étrangères du président Jimmy Carter puis son conseiller à la sécurité nationale, par Duane Clarridge directeur du contre-terrorisme à la CIA de 1986 à 1989, par Milton Bearden Chef de département à la CIA à la même période, par Frank Carlucci directeur adjoint à la CIA sous Carter, conseiller à la sécurité nationale puis secrétaire à la Défense sous Reagan. Cette réalité fut également mis en lumière par le journaliste américain Jim Hoagland qui reçu deux fois le Prix Pulitzer.

Voici d'ailleurs ci-dessous des preuves physiques avec des photos des moudjahidines entre 1988 et 1990, tous équipés de lances-missiles Stinger livrés par la CIA. 








Les talibans de 1996 à aujourd'hui

Le soutien des Etats-Unis aux talibans, qu'il soit logistique ou militaire, dura treize années (de 1979 à 1992), créa de manière délibérée Al Qaïda et permis aux talibans d'expulser les soviétiques qui se retirèrent d'Afghanistan entre le 15 mai 1988 et le 15 février 1989, ce qui marqua la fin de la guerre d'Afghanistan. La défaite et le retrait soviétique d’Afghanistan est d'ailleurs l’une des principales raisons de l’effondrement de l’URSS notamment en raison du cout de l’intervention militaire (l'autre raison étant la conquête spatiale et la compétition avec les USA qui les poussa également à se ruiner). La chose que les gens ignorent aujourd'hui c'est que l'URSS ne combattit pas l'Afghanistan au sens général mais uniquement les talibans et que c'était même le gouvernement afghan qui avait en réalité demandé aux soviétiques de venir. La présence des soviétiques en Afghanistan a d'ailleurs permis des évolutions sans commune mesure au pays (chose que je développerai dans un futur article).

Après avoir créé Al Qaida et formé et fournit en armement les moudjahidines talibans, les USA continuèrent de les soutenir officiellement sur le plan politique et diplomatique jusqu'en 1992. Ce soutien à ces musulmans sunnites leur permettait de contrer l'influence des iraniens qui eux sont chiites. Ce soutien était également stratégique puisqu'il leur permettait de controler le passage du gazoduc qui transportait du gaz au Turkmenistan.  

Au début de l'année 1995, soit un an avant leur prise de Kaboul et leur contrôle sur le pays, les forces des talibans avaient plus de de 25 000 combattants bien formés et entrainés, 200 chars, 10 avions de combat, le tout financé et fournit par les Etats-Unis d'Amérique ce grand et noble pays vertueux qui prétend combattre le mal partout sur la planète. 

En mars 2001, l’administration Bush accueillait encore un émissaire taliban à Washington tout en sachant pertinemment ce que ce régime barbare faisait endurer aux femmes. Contrairement à ce qu'ils avancent en permanence, les dirigeants américains se sont toujours moqués du sort et de la condition humaine des populations. A l'époque, sur cette affaire, ils pensaient que les talibans arriveraient à vaincre les tribus rivales afin d’assurer pour eux la sécurité du territoire permettant ainsi la création d’un pipeline américain pour acheminer des hydrocarbures provenant de la mer Caspienne. La société pétrolière américaine UNOCAL était d’ailleurs en pourparler avec le gouvernement taliban pour acheminer le gaz de la mer Caspienne. Ce projet fut à l’étude chez Unocal de 1995 à 1998 (j'en parlerai en détail dans un futur article).

L'idéologie des talibans mis définitivement un terme à l'émancipation des femmes en Afghanistan

Après avoir pris Kaboul en 1996 (grâce au généreux soutien militaire, logistique et financier des Etats-Unis), les talibans installèrent la loi islamique (la charia) dans toutes les régions qu'ils contrôlaient. Ce contrôle a été effectué par la création d'un ministère de la vertu et de répression du vice. Les deux principaux objectifs des talibans étaient la soumission de la femme et l’extermination des envahisseurs. Sous leur régime, les femmes n'eurent plus le droit de travailler et n'eurent plus accès à l'éducation. Les talibans ont d’ailleurs plus de considération pour les animaux que pour les femmes. Là où ils déclarent illégal de maintenir les oiseaux en cage, ils emprisonnent les femmes à l'intérieur de leurs propres maisons. Selon les talibans les femmes n'ont aucun autre rôle à jouer que celui de procrée, satisfaire les besoins sexuels des hommes et de s'atteler aux tâches domestiques. L'absurdité de leur politique atteint son comble lorsque les femmes ne peuvent plus recevoir des soins dans les hôpitaux. Les femmes ne pouvant être soignées que par des femmes selon le code des talibans et qu’ils leur refusent aussi le droit du travail, il ne peut plus y avoir de femmes médecins et infirmières, la situation devient impossible et les femmes ne se font plus soigner. 

De manière pêle-mêle et non détaillée leur doctrine interdit aussi catégoriquement le maquillage, les bijoux, le port de chaussettes blanches car considéré comme érotique (tout comme les talons hauts), les jouets, les poupées, les photographies (tableaux ou portraits chez soi), la télévision et enfin ne me demandez pas pourquoi, les cerf-volants (voir plus bas pour plus de détails). En juillet 1998, des talibans armés ont saccagé des magasins d'électronique à Kaboul en détruisant des dizaines de téléviseurs estimant qu'ils s'agissaient d'instruments de «corruption morale». Poursuivant leur voyage dans l'absurde, ils interdisent en octobre 2000 le sport en fin d'après midi et en soirée car cette pratique était considérée comme étant une gène pour la prière. D'après leur doctrine, le sport pourrait constituer une distraction qui éloignerait le musulman moyen de ses activités obligatoires. 


Liste de toutes les restrictions et brutalisations des talibans sur les femmes

1- L'interdiction totale du travail des femmes hors de chez elles, y compris pour les enseignantes, les ingénieurs et la plupart des professions. Seules quelques femmes médecins et infirmières sont autorisées à travailler dans quelques hôpitaux de Kaboul.

2- L'interdiction totale de l'activité des femmes hors de chez elles si elles ne sont pas accompagnées par un mahram (parent masculin).

3- L'interdiction pour les femmes de traiter avec les marchands masculins.

4- L'interdiction pour les femmes de se faire soigner par un médecin homme.

5- L'interdiction d'aller à l'école, à l'université ou dans quelque autre organisme éducatif. (Les talibans ont converti les écoles de filles en séminaires religieux.)

6- L'obligation de porter un long voile (Burqa), les recouvrant de la tête au pied.

7- Les femmes qui ne portent pas ce voile ou ne sont pas accompagnées d'un mahram sont fouettées, battues et insultées.

8- Les femmes dont on voit les chevilles sont fouettées en public.

9- La lapidation publique des femmes accusées de relations sexuelles extra-maritales même s'il s'agit de viols. (Bon nombre d'entre elles ont été lapidées jusqu'à la mort)

10- L'interdiction de se maquiller. (On a tranché les doigts de beaucoup de femmes aux ongles vernis)

11- L'interdiction de parler ou de serrer la main d'hommes autres que les mahram.

12- L'interdiction de rire de manière audible. (Aucun étranger à la famille ne doit pouvoir entendre la voix d'une femme)

13- L'interdiction de porter des chaussures à talons, pour ne pas faire de bruit en marchant. (Un homme ne doit pas entendre les pas d'une femme)

14- L'interdiction de se déplacer en taxi sans un mahram.

15- L'interdiction d'être présentes à la radio, à la télévision ou lors d'événements publics d'aucune sorte.

16- L'interdiction de faire du sport ou d'entrer dans un club ou un centre sportif.

17- L'interdiction de faire de la bicyclette ou de la mobylette, même accompagnées d'un mahram.

18- L'interdiction de porter des habits aux couleurs vives. Les talibans sont d'avis qu'il s'agit de "couleurs qui incitent au sexe."

19- L'interdiction de se rassembler lors de fêtes populaires ou pour tout motif récréatif.

20- L'interdiction pour les femmes de laver le linge près des rivières ou en public.

21- La modification de tous les noms de lieux comportant le mot "femmes." Par exemple, "jardin des femmes" a été renommé "jardin printanier".

22- L'interdiction pour les femmes d'apparaître au balcon de leur maison ou appartement.

23- L'obligation de peindre toutes les fenêtres, pour éviter que les femmes soient vues de l'extérieur.

24- L'interdiction pour les tailleurs hommes de prendre les mensurations d'une femme ou de lui coudre des habits.

25- L'interdiction pour les femmes de se baigner en public.

26- La séparation des hommes et des femmes dans les transports en commun. Les bus portent la mention "réservé aux hommes" ou "réservé aux femmes".

27- L'interdiction de porter un pantalon large, même sous la burqa.

28- L'interdiction de photographier et de filmer les femmes.

29- L'interdiction d'imprimer des photos de femmes dans les journaux et les livres ou d'en accrocher sur les murs des maisons ou des magasins.

Autres restrictions :

- Interdit d'écouter de la musique, pour les hommes comme pour les femmes.

- Interdit de regarder des films, la télévision et des vidéos pour tout le monde.

- Interdit de célébrer le nouvel an traditionnel (Nowroz) le 21 mars, qui a été proclamé jour férié non islamique.

- Abrogé la fête du travail (le 1er mai), qu'ils ont qualifiée de "fête communiste".

- Exigé que les personnes ne portant pas un nom islamique changent de nom.

- Imposé des coiffures pour les jeunes afghans.

- Exigé que les hommes portent des habits islamiques et se couvrent la tête.

- Exigé que les hommes ne se rasent pas et ne se taillent pas la barbe tant qu'elle ne descend pas de la largeur d'un poing à partir de l'extrémité du menton.

- Exigé que tout le monde assiste aux cinq prières quotidiennes dans les mosquées.

- Interdit de garder des pigeons et de jouer avec les oiseaux, car c'est une attitude non islamique. Les fauteurs seront emprisonnés et les oiseaux tués. 

- Exigé des spectateurs de manifestations sportives qu'ils encouragent en incantant Allah-o-Akbar (Dieu est grand) et a interdit les applaudissements.

- Interdit certains jeux, comme le cerf-volant, considérés comme "non-islamiques" par les talibans.

- Toute personne en possession d'écrits répréhensibles sera exécutée.

- Tout musulman qui se convertira à une autre religion sera exécuté.

- Tous les écoliers et étudiants (masculins) doivent porter un turban. "Pas de turban, pas d'éducation".

- Les minorités non musulmanes doivent porter un badge distinctif ou coudre un morceau de tissu jaune sur leurs habits. Exactement comme les nazis l'ont exigé des juifs.

Actes de terrorisme du ministère 

Le ministère pour la Promotion de la Vertu et la Prévention des Vices fut chargé de faire respecter toutes ces décision du mollah Omar, le gourou chef de l'Etat. Pour continuer toujours plus loin dans l'obscurantisme, cet abruti de chef d'état décida le 26 février 2001 de détruire toutes les statues du pays qu'il accusé d'inciter à l'idolâtrie. Le Coran condamne fermement (c'est à dire condamne de mort) la vénération d'idoles non musulmanes. Certaines statues étaient pourtant des monuments de l'art bouddhiste (voir plus bas), ou d'inspiration grecque et certaines été âgées de plus de 1500 ans. Dans l'hypothèse où des cultes ne leur seraient plus rendus, le mollah Omar, qui passait l'essentiel de son temps sur son tapis à prière, expliqua qu'il ne s'agissait que de simples pierres. La communauté internationale réagit vigoureusement à l'époque pour protester contre pareille catastrophe (sans concrètement faire quelque chose), un empressement qui fait malheureusement défaut quant à la condition féminine. Cette oppression silencieuse elle, ne peut pas trouver d'écho dans les musées des pays industrialisés donc pourquoi s'en soucier... 

La destruction des cultes d'autrui 

Après, la destruction des statuts de cultes des religions différentes de la sienne n'est pas le seul fait des talibans. Cette triste coutume se retrouve dans presque toutes les religions à travers l'histoire. A leur arrivée en France, les chrétiens agirent de même avec les mégalithes celtiques dans les premiers siècles de leur ère. Au IVe siècle ils détruisirent également des statuts grecques à Alexandrie. Ils anéantirent aussi allègrement les cultures des peuples colonisés dans le reste du monde (notamment en Amérique du Nord et du Sud). Les catholiques croates eux se sont attaqués aux églises des serbes orthodoxes au début des années 1940. Les hindous ont détruit en 1992 la mosquée historique d'Ayodhya en Inde. En 2001, les talibans détruisirent dans le centre de l'Afghanistan, les bouddhas de Bâmiyân, ces trois statues monumentales excavées dans la paroi d'une falaise entre l'an 300 et 700 ap. J.-C. Ces merveilles artistiques était classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Après avoir survécu durant plus de quinze siècles, avoir avoir résisté à la destruction de la ville de Bâmiyân par les Mongols de Genghis Khan en 1221, aux armes à feux et au canons durant les nombreuses tentatives d'invasion britannique entre 1842 et 1870, après avoir subit l'occupation russe, les magnifiques bouddhas de Bâmiyân se sont fait finalement détruire par des explosifs et des tirs d'artillerie talibans.


Le pèlerin bouddhiste chinois Hiuen-Tsang qui traversa la vallée de Bâmiyân en 632, l'année de la mort de Mahomet, décrit à l'époque Bâmiyân comme un centre bouddhiste en plein épanouissement « comptant plus de dix monastères et plus de mille moines » et indiqua même que les deux bouddhas géants étaient à l'époque : « décorés d'or et de bijoux fins ». 

Plus récemment encore dans l'histoire des hommes, Daesh s'est emparé de la ville-oasis de Palmyre (ville inscrite au patrimoine mondiale de l'humanité de l'UNESCO) qui abritait plusieurs dizaines de sites inestimables de l'humanité notamment des architectures unissant les techniques grecro-romaines aux traditions locales et aux influences perses. Jugés «anti-islamiques» par le groupe islamiste terroriste, tous ces vestiges de la Mésopotamie antique ont été détruits les uns après les autres. Une vidéo diffusée fin février 2015 me donnant les larmes aux yeux montra l'odieux et insoutenable saccage des trésors préislamiques du musée de Mossoul, deuxième ville du pays tenue depuis juin 2014 par les djihadistes. Près de 90 œuvres auraient été détruites ou endommagées. Les extrémistes ont également incendié la bibliothèque de la ville. En juillet de la même année, ils avaient déjà dynamité sous les yeux de la foule, la tombe du prophète Jonas, alias Nabi Younès. En mars 2015, une nouvelle vidéo de Daesh apparue sur le net et montra au monde la destruction à l’aide de bulldozers, de pioches, de masses et d’explosifs d'un des sites archéologiques les plus célèbres d’Irak, l'ancienne cité de Nimroud, joyau de l’empire assyrien fondé au XIIIe siècle. L'Irak connue aujourd'hui par la population pour être un lieu de désolation et de guerre fut pourtant considéré à juste titre comme le berceau de la civilisation. Cette région fut le témoin de la naissance de la civilisation sumérienne puis akkadienne, assyriennes, babylonienne puis enfin perse. Hatra, cité de la période romaine, vieille de plus de 2000 ans, a également subi ensuite la rage et la folie des djihadistes.








Quand les moudjahidines reprirent Kaboul en 1992 grâce à la CIA, les femmes furent petit à petit de nouveau plongées dans l'esclavage. Les différentes milices tribales ivres de vengeance se livrèrent à une guerre impitoyable faites de massacres, de tortures et de viols à l'encontre des populations appartenant à des ethnies rivales. Rien qu'à Kaboul cette guerre de représailles fit au moins 50 000 morts. 

Si les Etats-Unis étaient à ce point concernés par la paix, ils n’auraient jamais permis à ses extrémistes de prendre le pouvoir en Afghanistan, d'asservir les femmes et de ramener le pays des siècles en arrière.  Si les Etats-Unis étaient réellement concernés par la paix, ils n'auraient pas non plus entre 1992 et 1995, par l’intermédiaire du Pentagone, fait transférer par avion les moudjahidines d’Al Qaida en Bosnie afin de réitérer ce qu’ils avaient fait en Afghanistan.

Aujourd'hui, les talibans contrôlent toujours malheureusement plus de 40% de l'Afghanistan et 35% de la population. Le 21 avril 2017, une base de l'armée afghane fut attaquée par les talibans près de Mazar-e Charif dans le Nord de l'Afghanistan. Le journal Pakistan Today rapporta qu'au moins 140 soldats furent tués par de hommes déguisés avec des uniformes de l'armée régulière qui pénètrent dans la base à bord de véhicules militaires (voir ici). The Express Tribune, un autre quotidiens pakistanais souligna qu'il s'agissait ici du plus grand massacre jamais perpétré contre l'armée afghane (voir ici).

Pourtant, l'Afghanistan n'a pas toujours été ainsi. Découvrez la suite dans la partie 2.


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